Un nouveau projet vidéo a été mené cette année au collège Verlaine de Lille Sud, en partenariat avec Itinéraires et Avenir Enfance, et financé dans le cadre de la Politique de la Ville par l’Etat et la Ville de Lille.
Intitulé « On s’capte et on voit ! », il a consisté en ateliers vidéo, proposés une fois par semaine, de décembre à mai, pendant la pause méridienne. Animés par Béatrice, chargée des projets audiovisuels d’Avenir Enfance, Maud, éducatrice spécialisée et Franck, ALSES d’Itinéraires au collège Verlaine, ces ateliers ont accueilli des élèves de 6ème et de 5ème.
Vendredi 9 juin, c’était la clôture, avec la projection des deux films réalisés par les élèves qui ont participé aux ateliers. Plusieurs classes ont fait le déplacement pendant toute l’après-midi pour découvrir ces réalisations et échanger avec leurs camarades vidéastes.

« A travers ce projet, nous avons travaillé les compétences psycho sociales des jeunes : comment reconnaître une émotion et ce qu’elle génère ? Les élèves ont décidé sur quelles émotions ils voulaient travailler : la colère et la frustration, et de là ont émergé les thèmes des films. »
Béatrice, Avenir Enfance
« On a commencé par jouer à un jeu de cartes pour décrire les émotions qui étaient écrites dessus et mieux les comprendre. On a ensuite fait un vote pour proposer les émotions dont on voulait parler, en choisissant des thèmes qui nous parlent. »
Max, élève de 5ème
« Au début, nous avons écrit des scénarios. Nous ne les avons pas trouvés sur Internet, nous les avons sortis de notre tête. Puis nous avons joué les rôles et filmé. »
Nadia, élève de 6ème
Deux films ont été réalisés cette année :
- Un film sur le thème du racisme (lié à l’émotion de la colère) : avec un véritable travail de recherche effectué par les élèves, montrant des vidéos d’archives (sur l’idéologie raciste nazie, sur le massacre du 17 octobre 1961 ((Le massacre du est la répression meurtrière, par la police française, d’une manifestation pacifique d’Algériens organisée à Paris par la fédération de France du FLN, dans un contexte de guerre d’indépendance algérienne. – Source : Wikipedia)), sur la Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983((La Marche pour l’égalité et contre le racisme (aussi appelée Marche des beurs) s’est déroulée entre le 15 octobre et le 3 décembre 1983 entre Marseille et Paris. Dans un contexte politique où la gauche est au pouvoir (suscitant un certain nombre d’attentes) mais où parallèlement le Front national augmente son audience, la Marche naît en réaction à des violences policières contre des jeunes d’origine immigrée aux Minguettes dans la banlieue lyonnaise. – Source : Musée national de l’histoire de l’immigration.)), sur le mouvement Black Lives Matter((Apparu en 2012 après la mort de Trayvon Martin, le mouvement Black Lives Matter (“Les vies des Noirs comptent”) proteste contre les violences policières, les discriminations et le racisme aux États-Unis. – Source : Courrier International.))…), une réflexion sur cette problématique aujourd’hui en France, et un rappel de ce que dit la loi((Loi n° 90-615 du 13 juillet 1990 tendant à réprimer tout acte raciste, antisémite ou xénophobe)).

- Un film sur le thème des écrans (lié à l’émotion de la frustration) : quel est leur impact sur la vie des jeunes et de leur famille ? Pourquoi est-on toujours sur notre téléphone portable ? Le film décrit quelques exemples de situations : des parents qui se disputent parce qu’ils ne sont pas d’accord sur le temps d’écran à autoriser à leur enfant, un jeune qui joue aux jeux vidéo toute la nuit et qui s’épuise et devient agressif, un autre qui finit par confondre réalité et monde virtuel.

« J’ai travaillé sur le film qui parle des écrans. Je me suis inspiré de ma réalité à la maison : je jouais beaucoup aux jeux vidéo, toute la journée et tard le soir, je me sentais fatigué et ça se passait mal avec mes parents. Maintenant je n’ai plus le droit de jouer en semaine, à part le mercredi, et c’est beaucoup mieux : je sors plus, je fais du sport, je me sens mieux.
Au début, je ne voulais pas aller à ces ateliers, ça ne m’intéressait pas. Mais après, je me suis dit pourquoi pas et je me suis inscrit. D’abord, j’ai trouvé ça compliqué car je n’y connaissais rien en vidéo. Mais j’ai appris comment fonctionnent les caméras, les effets spéciaux et tout, et ça m’a plu. Je me suis senti à l’aise car Béatrice et Maud nous comprenaient assez vite. On s’est bien amusé, c’était cool. Je souhaite le refaire l’année prochaine. »
Mathis, élève de 5ème
Tous les films réalisés dans le cadre de ces ateliers sont mis sur le blog du collège et sont réutilisables en classe pour que les élèves puissent échanger plus longuement sur ces sujets avec leurs professeurs.
Les ateliers vidéo reprendront en septembre, avec d’autres sujets que choisiront les élèves.