Des coupes budgétaires et des postes en danger
Le mercredi 29 janvier, les clubs de prévention spécialisée du Nord ont tenu leur conférence de presse au siège du FCP à Marcq-en-Barœul, pour alerter sur la menace qui pèse sur la prévention spécialisée, après l’annonce des coupes budgétaires prévues par le Département du Nord (-3 millions d’euros, soit une baisse de 25% de son financement).
Une décision brutale et unilatérale, qui s’est faite sans concertation ni dialogue avec les acteurs de la prévention spécialisée.
3 millions d’euros, cela représente potentiellement 60 postes menacés de licenciement économique, la disparition d’équipes dans des quartiers, des clubs de prévention qui risquent de fermer, et potentiellement 3000 jeunes non accompagnés.
« Des clubs qui ferment, c’est comme des racines qu’on arrache. »
La prévention spécialisée, dont le rôle est de prévenir l’exclusion sociale des populations les plus défavorisées, et qui fêtera bientôt ses 80 ans, ne devrait pas être une variable d’ajustement des budgets.
« Si nous baissons les moyens de la prévention aujourd’hui, cela coûtera très cher à la société demain ! »
Les éducateurs spécialisés, dont la pratique de l' »aller vers », l’impressionnante capacité d’adaptation et le réseau spontanné leur permettent d’être là où les institutions ne sont pas, sont de véritables professionnels du lien social, des « interstices ».
Ils étaient là quand tout était fermé pendant le Covid, ils étaient là pour limiter les impacts et les dégâts des émeutes.
Sans la prévention, il y a risque de rupture entre les structures de droit commun et les populations exclues.
Or, la prévention spécialisée ne coûte pas cher à la société : un jeune qui n’est pas accompagné par un club de prévention risque de basculer dans des conduites à risque, d’être placé dans un foyer ou un centre éducatif renforcé (qui coûte 684 €/jour, contre un coût de 4,72 €/jour pour 1 éducateur) :
« La prévention spécialisée vaut le coup d’être investie ! »
La prévention spécialisée est le premier et le dernier maillon de la Protection de l’enfance. Si elle disparaît, ce sont aussi tous les acteurs de la Protection de l’enfance et tout le tissu partenarial qui en subissent les conséquences.
« Nous ne devons pas disparaître, nous sommes essentiels !«
Reportage de France 3 : que deviendront les jeunes face à ces coupes budgétaires ?
Appel à la Mobilisation
Le budget du Département n’est pas encore voté, nous gardons donc encore espoir et appelons le plus grand nombre à manifester le 6 février à 14h place de la République à Lille.
Nous demandons au Conseil départemental de revenir sur sa décision et de réintégrer ces 3 millions d’euros au budget.
